Pour ceux dâentre vous qui me suivent, vous avez peut-être noté un silence radio depuis lâan dernier. Ce nâest pas parce que je manque dâinspiration.
Câest parce que, afin de pouvoir avancer sur mon chemin dâauteure indépendante, je dois me pencher sur un nombre de questions liées et pas du tout à mon écriture.
Ecrire câest bien, terminer ses livres câest encore mieux, mais terminer et publier ses livres pour quâils ne soient lus que par une poignée de gens, câest triste. Se douter que dâautres lecteurs pourraient avoir plaisir à me lire, sans savoir où ils sont ni savoir comment les atteindre, câest encore plus triste. Câest devenu particulièrement apparent à la sortie de mon dernier livre, Matérialiste-minimaliste.
Jâai donc décidé de me pencher sur la question du marketing, comme on dit vulgairement, mais aussi sur un nombre non négligeable dâautres questions. Comme par exemple:
Comment accepter de poser auteure et marketing dans une même phrase, de laisser co-exister ces deux facettes?
Comment, où trouver mes lecteurs? Pas des lecteurs mais mes lecteurs. Ceux qui seront attirés par mon univers dâauteur, mes thèmes, ma plume. Ceux à qui mes écrits feront du bien, qui seront inspirés, rassurés, émus par mes mots?
Comment faire du marketing alors que la seule chose que je veux faire est écrire, que dans le fond je ne veux rien vendre à personne?
Quel canal de communication choisir, grâce auquel je pourrai trouver mes lecteurs, tout en gardant ma voix, mon intégrité, mes valeurs?
Une fois le canal trouvé, comprendre comment il fonctionne. Les règles du jeu, choses à faire ou ne pas faire selon lâobjectif. Et puis que dire? Que partager? à quelle fréquence?
Comment mâassurer dâavoir un message cohérent, et intéressant pour mes lecteurs?Comment garder mon indépendance et vie un peu farouche qui mâest si chère sur un canal où tout le monde partage jusquâà ce quâil mange?
Sachant que beaucoup de lecteurs achètent un livre pour sa couverture, comment rendre mes couvertures de livre attrayantes et fidèles à leur contenu pour transmettre en une image le fond du livre?
Comment mâassurer que lâintérieur du livre sera ensuite à la hauteur du design intérieur et extérieur de mes livres après leur relooking?
Où trouver les gens qui mâaideront à réhausser la barre sur le dedans et le dehors de mes écrits?
Où vendre mes livres? Amazon câest bien mais tout le monde nâa pas une liseuse Kindle ou un compte Amazon. Quelles sont les autre alternatives (et croyez moi, elles foisonnent!)?
Comment optimiser les mots clés pour que les lecteurs intéressés par les sujets que je traite trouvent mes écrits?
Comment font les autres? De qui puis-je mâinspirer?
Câest ainsi que depuis des mois, je nâécris plus, ou presque. Sans pourtant quâun jour ne passe avec autre chose que lâécriture au centre de mes préoccupations. Câest très curieux.
Un séminaire Instagram par ci, la relecture de mes notes de cours dâécriture par là , des discussions avec des relectrices, des designers. Des réflexions sans fin sur ce que je me veux, ce que je veux à mon écriture, ce que je veux à Instagram. Et des heures des heures et des heures passées sans écrire. Câest dur. Et en même temps afin dâaméliorer ce que jâoffre à lire, je sais que je suis sur la bonne route.
Mais sérieux plus dâune fois je me suis demandé: au fond Virginie, es-tu en train dâessayer de devenir auteure, ou spécialiste marketing. Et la réalité pour les auteurs indépendants de nos jours, et bien câest un peu des deux je crois!
Rendez-vous bientôt sur Instagram, @virginieg.auteure.
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Crédit d'image: Campaign Creators sur Unsplash
Je ne me souviens pas de la dernière fois que jâai été aussi mal, que je me suis sentie aussi nulle, monstrueuse, conne, stupide, et je mâarrête là par souci dâéconomie. Pour vous autant que pour moi.
Pourtant je nâai rien fait que nommer ce qui est déjà autour de moi. Que dâessayer de trouver une solution qui prenne en compte les paramètres existants ainsi que ma petite personne. Mais je commence à me dire que je ferais mieux de tenter de résoudre les divisions par zéro, ça irait plus vite.
En plus de la nausée, de mon sentiment dâêtre moins quâinadaptée et de me voir en jumelle de Wolverine, les serres aussi acérées mais en beaucoup moins sympa, je suis aussi fâchée.
Fâchée de me retrouver au milieu de ce gros binz que chacun des participant a construit avec assez de soin et dâingéniosité pour quâil soit à tout jamais inextricable. Moi je nâaime pas inextricable.
Je suis également fâchée que chacun lève les yeux au ciel, au comble du choc quand je ne fais que dâarticuler ce qui est, alors que les autres autour font mille fois pire. Avec le soin pourtant de ne jamais mettre de mots ou de qualifier leurs attitudes et comportements.
Jâai lâimpression de mâêtre pointée à Eropolis et quâon mâaccueille avec un silence mortifère et des regards scandalisés parce que le god que jâai ramené est la chose énorme, tordue et épineuse que tout le monde sous entend et dessine â inconsciemment ou pas â depuis des années. Les gens se regardent entre eux et semblent dire: ¨Elle a osé, quel toupet!¨
What the fuck?!
Lâautre chose câest que je rame comme une débile depuis des années et puis juste ces jours je viens de me retourner et de me rendre compte que jâai ramé sur un banc de sable noir de jais tout du long et que je nâai pas avancé dâun iota. Et toute cette belle énergie pouf, disparu!
Moi tranquille depuis des années â enfin relativement â je pensais que finalement je progressais. Que jâavais trouvé le Graal, enfin une poussière de Graal, un hack, une sorte de façon de gérer pour que toute cette merde mâatteigne moins.
En plus de la tristesse et de la colère du jour je me prend une dose de vexation dans la gueule. ¨Mais tu tâes prise pour qui sérieux?!¨
Parfait pour un jeudi de juin.
En tant que quasi quarantenaire jâai appris deux trois choses sur moi, sur lesquelles je me replie: un bain, mon chien, une ballade avec elle, les arbres, la nature, des respirations.
Je commence par la promenade. Enfin commence, je ne sors que vers 15 heures parce quâavant ça je me traîne en pyjama dans mon lit à pondérer si la vie en vaut vraiment la peine.
Donc je sors, me promène, je regarde les arbre, la lumière, les couleurs, les feuilles et mon chien et je me dis que ça pourrait juste aller, et que ça pourrait être bien pire. Jusquâà ce quâune connasse qui tient son canidé au col bien trop serré mâintime â en suisse allemand ce qui nâarrange rien â de ramasser mon chien. Comme si câétait un tas dâordure.
Si la dinde avait pu elle se serait rentrée elle, son berger allemand, leur peur de lâAutre et leur angoisse existentielle tous les quatre dans la barrière qui était à lâopposé de ma chienne qui elle les regardait paisiblement, immobile. Mais la peur et lâangoisse nâentraient pas dans la barrière. Trop volumineuses.
Et je tiens à préciser quâà part aux ordures quâelle chasse et dévore telle une déchaînée, notre chienne nâinspire la peur à personne. Pas même aux hérissons du quartier.
Je rentre de la promenade et rien ne va mieux. Je nâai pas pu empaler la vieille, câest interdit dans mon pays, et jâai toujours la nausée et pas faim.
Je me refais le film de tous ce que jâai tenté de régler, dâaplanir, dâarrondir pendant ces années. Ces décennies putain!
Mais toutes les stratégies que lâon échafaude dans sa tête et dans sa vie, câest certain personne ne les voit. Et si on a le malheur de les mentionner les gens tombent des nues: ¨Des efforts? Tu as fait des efforts? Mais quels efforts, moi je nâai rien vu.¨
Notre frustration grandit et on en vient à questionner sa propre intelligence: suis-je conne, juste inadaptée, ou simplement je me suis méprise: je ne suis en fait pas humaine, juste une cruche sans tête et pleine dâeau.
Toujours pas calmée je me dis que je devrais faire une petite série de respirations. Mais ça aussi câest des conneries, parce que câest justement les jours et les moment où on aurait le plus besoin de pouvoir respirer librement que câest impossible. Et puis je ne suis pas un moine boudhiste moi. Dâailleurs depuis que je sais quâil existe des moines boudhistes extrémistes je me dis que je ne dois pas être de la pire espèce.
Jâai lu les mêmes livres que vous et cette phrase du Dalaï ne peut que me revenir comme un boomerang trop grand dans la tronche: la souffrance est dans notre esprit, en lâoccurence dans le mien.
Oui sûrement. On peut tous être dâaccord en théorie. En même temps que moi jâai toujours la gerbe, toujours pas faim, toujours du mal à respirer et que je la vois juste devant mon nez cette saloperie de souffrance. Pas en dehors, pas dans mon esprit, dedans, dans mon corps!
Câest ma chienne qui va mâoffrir la leçon de vie du jour: elle part toujours du principe que lâanimal en face veut jouer, est de bonne foi et ne lui fera pas de mal. Câest dâailleurs ce qui lui a valu de se faire regarder de travers par lâautre mufflasse de forêt avec son berger allemand.
En même temps quand elle constate des signes dâinaptitudes au jeu et de lâagressivité, ma chienne recule.
Quand elle voit quelque chose quâelle veut vraiment, des ordure ou des déjections par exemple, ma chienne les fixe avec insistance, pleure parfois quand je la tiens fermement en laisse pour lâempêcher de sâen approcher. Et pendant une seconde je peux voir quelques points communs entre elle et moi, et entre ce sur quoi chacune de nous fixe son regard.
Finalement, quand elle voit que le premier tas dâordure nâest vraiment pas accessible parce que sa maîtresse ne sait pas ce qui est bon dans la vie, Nyima se concentre sur les autres options. Celles que peut-être je ne vois pas. Comme Sheryl Sandberg en fait: ¨When option A is not available, focus on option B*¨.
Je vais donc â ai-je vraiment bien compris et retenu le message cette fois-ci?! â me concentrer sur mon Option B, et la C et la D. Et ce jusquâà Z. Et pour dire, aucune de celles-ci nâest mauvaise, bien au contraire. Et au passage si elle me regarde, jâemmerde mon option A.
Quant aux yeux de merlans frits qui me regardent avec suspicion en me disant ¨Des efforts? Tu as fait des efforts? Mais quels efforts, moi je nâai rien vu.¨, préparez-vous, parce que si vous nâêtes pas capables de reconnaître un effort quand vous en croisez un, vous saurez les reconnaître quand ils se présentent à vous en négatif.
Ah oui, et aujourdâhui je nâai pas mal à lâépaule. Allez comprendre!
à bon entendeur!
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* Quand la première option nâest pas disponible, concentrez-vous sur la seconde.
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Crédit dâimage: Steve from Pexels