Michel-Ange, incarné sur une scène de théâtre, décliner la demande du pape Jules II de peindre les fresques de la Chapelle Sixtine. Michel-Ange était sculpteur, pas peintre.
Des touristes déambuler, yeux rivés sur leur téléphone.
Des romains déambuler, yeux rivés sur leur téléphone.
Des touristes perdus.
Des romains perdus.
Des romains exaspérés de tous ces touristes, perdus ou non, qui envahissent leur ville.
Des serveurs en surnombre qui sâennuyaient.
Un homme balayant des feuilles avant de les ramasser et de les emmener. Des passants lâignorer avec autant de diligence que lui menait àbien son initiative personnelle.
Un autre jouer de la trompette dans le parc Borghese sans public, accompagné dâun orchestre de jazz de la taille dâun CD.
Des autochtones qui buvaient lâeau àmême les fontaines de la ville.
Des touristes boire de lâeau en bouteilles achetées àquelques mètres des fontaines.
Lâoriginal du buste du Belvédère, exposé en pièce maîtresse et très seul, ignoré des visiteurs qui arpentaient le musée du Vatican de bon matin.
Une guide expliquer quâil nây avait aucun signalement pour la Domus Aurea pour éviter de trop nombreux visiteurs.
Une femme faisant son jogging, sac Chanel matelassé et surpiqué en bandoulière.
Un jeune homme, précédemment soliste àlâOrchestre Philarmonique de Salzburg, jouer Rockabye de Cleanbandit au violon sur une place bondée, auréolé dâune foule admirative.
Des touristes boire lâeau des fontaines de la ville.
Des toiles gigantesques de Matisse trôner dans leur salle éponyme pendant que les visiteurs passaient tout droit dans la salle suivante, sans un regard.
Un groupe descendre en rappel du haut du Colisée.
Une file de 2h dissoute le temps dâune marguerite.
Des gens émerveillés.
Des gens blasés.
Le Colisée â légèrement afaissé depuis ma dernière visite â regorger de monde.
Une dame expliquer àson voisin la source de cet affaissement: le surnombre de visiteurs autorisés en même temps dans le monument pendant de nombreuses années.
Des passants prendre en photo des acteurs de rue dont le chapeau restait désespérément vide.
Une foule de gens prendre un selfie avec La Pietà de Michel-Ange et rester postés là, admirant leur portrait sans jamais lever les yeux sur lâoeuvre tridimensionnelle.
Une chapelet de clients de Zeroseicongressi déambuler librement dans la Basilique Saint-Pierre pendant que des touristes, parqués derrière des cordelettes, les prenaient en photo.
Une armée de guides sur le pied de guerre de bon matin.
Une armée de guides pris dâassaut de bon matin.
Une armée de guides sur le pied de guerre, pris dâassaut et infiniment las de bon matin.
Une publicité pour une montre qui promettait dâoffrir àses possesseurs le true time.
Une copie du buste du belvédère cernée dâadmirateurs et recouverte de petites croix marquées au crayon par la multitude dâartistes qui sâen sont inspirés àtravers les années.
Une historienne de lâart qui offrait àqui voulait bien la suivre une myriade de dimensions et dâimages le temps dâune visite guidée àla Villa Médici.
Des perruches multicolores, le plus grand fléau de ladite villa car elles en mangeaient les murs, murs sur lesquelles elles étaient maintenant immortalisées.
Une fontaine assèchée.
Une dame en pantoufles nourrir les pigeons.
Un homme laver ses chaussettes dans une fontaine dâeau potable.
Un prêtre en ray ban.
Une jeune femme avec les cheveux teints en gris argenté.
Un homme en bonnet de laine écouter de la musique classique qui sâenvolait hors de son casque.
Et puis les fresques lumineuses de la Chapelle Sixtine dont sâélançait majestueusement une troisième dimension, parce quâaprès avoir dit non, Michel-Ange a dit oui.
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Seule dans le box numéro 6 des urgences de lâhôpital de Saint-André dans un pays qui nâest pas le mien, je regarde défiler douleur, peur, regret, tristesse et presque deux ans de ma vie.
Le docteur entre sans frapper avec son interne et un air important. Il écoute avec attention le diagnostic de son ailière, puis il sâadresse àmoi:
â Nous avons exclu la pyélonéphrite, la fonction rénale est normale. Nous suspectons une colique néphrétique. Vous pouvez sortir sous réserve dâun scanner dans les 48 heures.
Alors quâils disparaissent, je regarde défiler un flot dâimages qui éclaircit pour moi mon état. Non Docteur, ce nâest pas une colique néphrétique.
Câest la finalisation de deux ans, 20 weekend, autant de vendredis soir, de samedis et de dimanches. Plus de 400 heures de cours, près de 40â000KM parcourus, de multiples traversées de mon pays. Des vols depuis Londres, Bâle, Zurich, Barcelone, Bordeaux ou Genève. Des trains depuis Villeneuve, Lausanne, Territet, Zurich ou Genève.
Une cinquantaine de nuits hors de chez moi àun moment où jâaurais donné un royaume pour mon lit.
Câest Bordeaux et ses vieux bâtiments majestueux que lâon ne pense plus àregarder de haut en bas et qui, pour beaucoup, puent la pisse du soir au matin. Câest la saleté et les crottes de chien sur les trottoirs.
Câest les grêves aériennes, les avions du vendredi matin enneigés, ceux du dimanche soir retardés, déviés ou annulés. Câest un TGV attrapé àla der avec changement de train et de gare àParis. Lâangoisse.
Câest mon père qui mâécrit ce weekend des mots que je ne lui connais pas. Et ma mère qui fait de même oralement le même jour. Quelle synchronicité parfaite pour des êtres qui ne se parlent pas.
Câest les pizzas, les glaces, les sushis, les pâtes maison, les poke bowls, les salades, les burgers, les crêpes, les croissants, les pains au chocolats, les bibimbaps, les canelés baillardrans, les fruits secs, les gâteaux, les yaourts, les crackers, les brunch, les dizaines de litres de thé chaud et froid , le café, les fruits, les lattes quâon a engouffrés dans les meilleurs et parfois les pires endroits de la ville.
Câest le avant versus le après: de sans domicile fixe pas très sûre de la pérennité objective de son plan squattant sur le canapé chez sa mère àun lieu de vie fixe et la constatation que oui le plan est stable: je peux écrire chaque jour si cela me chante.
Câest tous les Airbnb dans lesquels jâai dormi. Toutes nuits où je me suis sentie chez moi, et toutes celles où jâavais le mal du pays, dâune maison, de Lui.
Câest Monsieur Laurent dont la façon de repasser les draps et de faire les lits sâapproche des voûtes célestes et mâont rapprochée dâun chez moi.
Câest mon premier livre publié. Câest celui dâAmandiane, qui week-end après weekend dit quâelle nâa rien fait.
Câest la relativité du rien, ces impressions de rien qui nous collent àla peau et nous mettent les compteurs àlâenvers.
Câest une propension nouvelle àregarder au-delàde lâoeuvre et de lâartiste pour voir lâhumain, la fragilité, la démarche : McSolaar, Eric, Steinbeck, Agnès, Christine and the Queen, Jules, R. Bradbury, Lily B. Francis, F. Verdier, Anaël, Brigitte, Sylvie, Michelange et tous les autres.
Câest tous ces gens àBordeaux qui vivent dans la rue, en groupe, en couple, seuls/es, avec leurs chiens, dans un état de santé qui me semble parfois précaire.
Câest moi qui ne crois pas àla distribution de poisson mais àlâenseignement de la pêche. Sauf que pendant ces vingt mois je nâai ni donné de poisson ni enseigné àpersonne àpêcher.
Ce sont ces chiens qui semblent tour àtour craindre et adorer leur maître.
Câest toutes ces minutes, heures, jours, mois de doute. Que veut ce personnage? Et ce texte? En serai-je capable.
Câest Face nord et ses dragons dorés, son chat Virgile aux grands yeux, son chevalier noir, son sous-sol humide qui sous couvert dâêtre une consigne àbagage est une salle de torture, ses histoires dâamour qui nâen sont pas, son guide pratique déjànté que jâai hâte de lire, lâunion dâune fratrie, dans un roman et en vrai.
Câest ses 72 kilomètres de course dans la nuit, en hiver et en montagne. En plus du reste, juste parce que.
¨Câest le mental, juste une question de décider¨, elle me dit.
Câest notre zoo fou, mon croco qui bouffe une petite fille â euh non le contraire.Notre oiseau qui ne veut pas arrêter dâapprendre àvoler.
Ce sont les Rues de Bordeaux qui ont passé dâun labyrinthe intriqué menaçant de mâengloutir àun centre ville agréable et facile ànaviguer.
Câest un coach dâécriture qui a passé de barbu, intimidant et sévère àexigeant dans plus de douceur et toujours aussi barbu.
Câest la gratitude dâavoir pu accéder àmes rêves, de mâêtre fait dérouler un pont sur mesure sous les pieds.
Câest des rêves dâeau, dâocéan et des cauchemars de bureau.
Ce sont mes listes ¨àfaire¨ qui se sont fait la malle sans préavis.
Câest un massage corps coeur âme que je ne suis pas près dâoublier.
Câest six mois de physio pour avoir toujours mal àlâépaule.
Ce sont les heures passées devant un écran, sans témoins, sans feux dâartifice, sans fanfare, et avec si peu de résultats entre les mains. Parce que les voies de ce nouveau paradigme sont tout sauf linéraires.
Câest lâapprentissage de la patience et de lâimmobilisme, du laisser faire. Ã moi!
Câest une centaine de milliers de mots posés, analysés, déplacés, tracés, réécris, remplacés. Et ma difficulté àécrire deux cartes en ce dernier jour.
Câest mon inconscient qui mâinvite dans les méandres de ce quâelle veut que jâécrive. Si elle le veut. Quand elle le veut. Câest arrêter de me battre ou dâessayer de comprendre: elle aura toujours le dernier mot, câest établi.
Câest lâaccueil des cubes violets, des sosies, des clones, des histoires que jâécris et ne comprends pas, des séances dâécriture sans queue ni tête. Ce sont les larmes de confusion, de frustration, de désespoir et de rage ravalées. Et celles de gratitude. Parce que tant quâelle me parle, câest que je suis vivante.
Ce sont tous ces billets de blog qui sâinvitent chez moi alors que jâaimerais être en train dâécrire autre chose, mon roman par exemple. Et câest mon roman qui me boude.
Câest une soirée Très Happy Hour, des cocktails colorés trop sucrés ou trop alcoolisés, quâimporte. Les gonds de la bienséance qui sautent, un regard léger posé sur nos plaies, un beau moment.
Câest Amandine qui me demande le lien entre le titre de mon roman et lâanecdote que je leur partage àtable.
Ce sont les fous-rires édition 2018. Câest son rire qui résonne, àBordeaux et je lâespère àLyon.
Câest la gentillesse de certaines âmes croisées, la neutralité de certaines autres et lâamertume crasse des dernières.
Câest Lui, dâun support indéfectible. Ce sont ses visites, ses encouragements sans mots, ses glaces, son plaisir àme voir les talons. Câest sa foi sans données, sans preuves, sans raison, lui qui ne croit quâen ce qui est tangible est éprouvé.
Câest la découverte que oui il y a des choses que je ferais avec plaisir jusque àma mort, que je ne suis pas forcément si bizarre, peut-être jusquâici mal orientée.
Câest une victoire. Sur moi-même, sur le monde du travail, sur ma croyance de devoir y vivre et surtout y mourir. Un pied de nez àla norme, au safe, aux jugement sceptiques de ce dont on nâa pas lâhabitude.
Câest tous ces musées, monuments et boutiques que je nâaurai pas vus àBordeaux, tous ces vins que je nâaurai pas goûté.
Câest moi qui suis un auteur; câest moi qui ai rendu ma plus belle pièce de joaillerie. Enfin. Peut-être.
Câest lâescape room avec sept auteurs au top. Câest la prison confinée, surchauffée, sombre avec quelquâun que je ne connais pas, charmante au demeurant. Câest lâécran qui crachait des indices àla pelle et nous qui avons failli y rester.
Câest Brigitte qui me fait signe dâaller piquer des talkies walkies avec elle, comme deux gamines en mal dâaction. Quand on est àBordeaux avec Brigitte tout est permis. Y compris le délit de fuite.
Câest des adieux sous néons et sous perfusion. Mais moi je le sais, ce nâest quâun au revoir.
Câest Monsieur Laurent qui, venant de mâexpliquer quâil a un ¨coeur de pierre¨, mâattend àlâaccueil des urgences àma sortie, 5 heures plus tard.
Merci Bordeaux, merci Anaël, merci Monsieur Laurent, merci Le Cercle des Auteurs Apparus.
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Jouer au sioux avec son angle, son point de vue, ce que lâon cherche àdire au juste.
Lancer une battue quotidienne en solitaire pour le débusquer.
Chaque jour rentrer bredouille.
Le trouver un beau jour juste là, blotti en boule au coin du feu dans nos pénates.
Ãtait-il làdepuis le début? Vient-il d arriver? Motus, il nâen dira pas plus.
Se Rouler dans de fines paillettes argentées que lâon a soigneusement découpées une àune et que lâon nous a tendues sur un plateau dâargent.
Vouloir dresser un menhir, ne trouver que des gravillons, laisser faire et se retrouver àavoir érigé un Moaï.
Prendre ce quâon nous donne, recevoir un résultat mieux, pire et toujours en différent de ce que lâon escomptait.
Se confronter àses limites de la pire et de la meilleure des façons.
Attacher un fil dâéternel et dâinfini entre sa taille et le ciel.
Inviter les contradictions et le non linéaire dans sa vie.
Distribuer alentour et sans compter de la poussière de soi sans que jamais notre réserve  ne se tarisse.
Donner et recevoir.
Inviter cette partie de soi magique, mystérieuse et inspirée pour un brunch au Ritz.
Se faire poser de multiples lapins puis la voir débarquer inopinément en tongues et maillot de bain au supermarché et nous coller aux basques.
Se faire tout petit et se voir grandir.
Comprendre que lâunicité câest tout et ce nâest rien de spécial parce que câest partout, tout autour, dans chacun dâentre nous.
Par définition.
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Choisir lâart câest se lever, se coucher et être debout dans le doute. Câest chaque jour se demander pourquoi, se demander comment, se demander pourquoi pas.
Choisir lâart câest accepter de ne pouvoir répondre avec certitude àaucune de ces questions et de les laisser vivre leur vie ànos côtés, parce que câest làquâelles doivent être.
Choisir lâart câest apprendre la patience, la résilience et le lâcher prise. Parce que câest long, toujours plus que ce que lâon pensait. Parce que câest tortueux, jamais dans les endroits où on lâattendait. Parce que les échelles et les repères sont bouleversés, renversés, chamboulés.
Choisir lâart câest accepter de sâattacher au processus et de lâcher prise sur le résultat, tout en ayant une certaine idée de ce dernier. Parce que si câest de lâart, on ne le fait pas pour le résultat.
Choisir lâart câest accueillir et célébrer ce résultat quel quâil soit. Câest lâaimer parce quâon sait ce quâon y a mis. Parce quâon reconnaît y avoir placé son soi le plus intime, injecté autant dâamour et de soin que lâon a pu en récolter. Choisir lâart câest accepter que câest tout ce que lâon peut, et que câest déjàpas mal.
Choisir lâart câest apprendre àse choyer. Câest comprendre que puiser au fond de soi chaque jour ne peut se faire quâau prix de bons soins prodigués ànotre puits dâor. Câest apprendre àsâécouter, àse tenir la main, àse panser, àse pousser sans se brusquer, àsâencourager chaque jour.
Choisir lâart câest apprendre la différence entre ne pas vouloir se lancer, doucement se prendre par la main et y aller quand-même et ne pas vouloir se lancer, entendre ce ¨NON¨ qui se crie au plus profont de nous et lui laisser le temps.
Choisir lâart câest tenter de sortir du tourbillon dans lequel on est invité àtoute heure.
Choisir lâart câest sâentendre dire que lâon fait nâimporte quoi, parfois y croire. Et se demander. Toujours se demander. Est-ce que câest bien? Est-ce que câest juste? Est-ce que câest vrai? Est-ce que câest moi?
Choisir lâart câest apprendre àvoir onduler toutes ces questions sans sâémouvoir, sans vouloir àtout prix entrer dans la danse, et les laisser virevolter autour de soi. Parce que tant quâelles dansent et virevoltent ànos côté, câest bien de lâart.
Choisir lâart câest se sentir différent, parfois hors du temps, souvent hors du coup, toujours hors du groupe. Parce que si lâart vient du plus profond de soi, on doit accepter de sâéloigner un peu, de lâcher ces mains et ces présences si rassurantes. Le groupe peut nous porter jusquâàun point, puis câest ànotre tour, sans filet, sans foule, sans témoins.
Choisir lâart câest accepter de regarder nos blessures, nos doutes, nos questions, nos limites, notre humanité dans le blanc des yeux et délicatement les prendre pour en faire quelque chose.
Choisir lâart câest sâexposer aux critiques, aux questionnements et aux doutes des autres. Câest devoir apprendre àse construire une carapace sur lâextérieur, juste de la bonne épaisseur.
Choisir lâart câest apprendre àdiscerner les critiques qui nous feront avancer de celles qui sont vides de tout.
Quâest-ce qui est bien? Quâest-ce qui est mal? Qui sur cette terre peut se targuer dâavoir ces réponses?
Choisir lâart câest apprendre àdiscerner les gens qui nous font avancer, ceux qui ànos côtés avancent de ceux qui sâattachent ànos basques pour que nous les emmenions en poids mort dans notre sillage, nâimporte où pouvru que ce soit bien loin dâeux.
Choisir lâart ne dépend pas de la discipline choisie. Ce nâest pas une question de littérature, de musique, de chanson, de dessin, de sport, de cuisine, de peinture⦠Câest une question de positionnement, de flamme, de choix. Câest chaque jour se présenter généreusement, sans compter, que ce soit pour poser des mots sur le papier, chercher une cure contre le cancer, sâoccuper dâun enfant, faire monter sa mélodie dans lâair du temps, servir des repas chauds, dépeindre ce que lâon voit sur une toile ou construire des châteaux de sable sur la plage.
Choisir lâart câest se choisir et choisir lâautre. Parce que si jâapprends àexister dans mon humanité, dans ma vulnérabilité, dans mes difficultés, dans mon unicité, je me rattache àce qui nous lie. Et que câest par ces liens que tout devient possible.
Choisir lâart câest écouter cette petite voix nous souffler notre vérité. Même quand cela ne nous arrange pas. Surtout quand cela ne nous arrange pas.
Choisir lâart câest accepter dâentrer dans une autre échelle temporelle et matérielle. Une au croisement des ¨je veux¨ et du ¨jâécoute¨.
Choisir lâart câest accepter quâil y a dâautres forces, dâautres sources autour de soi, qui parfois semblent nous aider et parfois semblent se liguer pour nous empêcher. Et câest reconnaître quâelles ne font ni lâun ni lâautre, et lâun et lâautre.
Choisir lâart câest choisir la vie dans tout ce quâelle a de désordonné, mystérieux, renversant, déroutant, touchant, agaçant, attristant, réjouissant et précieux.
Choisir lâart câest être debout dans le doute, lumineux dans les questionnements, ancré dans la vie. Choisir lâart câest choisir la Vie.
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Je ne suis pas bloggeuse culinaire, et pour cause. Jâaime manger mais suis assez difficile, je nâai aucune patience ni dans la vie en général ni en particulier quand il sâagit dâattendre quâon me prépare et mâapporte àmanger.
Le fait est que quand un poème se présente àvous â fût-il déguisé en pizzeria â on se doit de lui rendre hommage en lui offrant une nébulisation de gratitude.
Il y a des jours où lâon nâattend plus rien, nâest-ce pas?
Des jours où tout est gris, où lâon est triste, déçue, fatigué et sans énergie.
Des jours comme ça où il vaut mieux procéder àun classement vertical de la journée en allant se coucher.
Nâayant rien dans le frigo, ce nâest pas une option pour moi ce soir. Me voici donc forcée de faire une incursion en territoire ennemi â dehors. Juste ce quâil me fallait!
Si lâexcellence est généralement ma préférence, ce soir câest une stratégie de survie. Je vise donc une pizzeria affichant un 4.9 sur Google (!) et un 5 sur TripAdvisor. Je nâaurai pas àajouter une nourriture peu gracieuse àla longue et pénible liste de mes griefs du jour (injustifiés pour la plupart, je traverse juste une installation de printemps difficile sans beaucoup de raison objectives àlâappui).
Après une marche rapide en direction de ladite pizzeria, je la localise et me mets àcouvert. Lâendroit est petit mais cosy, lâair réchauffé hume la bonne pâte et la tomate. Un chant sâélève: les pizzaioli communiquent en langue aérienne et marine, mes épaules retombent de deux centimètres, comme après une heure de yoga.
Le chef pizzaiolo mâaccueille avec un sourire mi-chaleureux mi-stressé. Jâignore le sourire et vais directement me noyer dans ses yeux bleu sombres et les roulement de ses ¨r¨. Oui je veux voir la carte, non je nâai pas réservé et câest bien dommage, je passerais bien la soirée àles écouter se parler et travailler sur leur art, leurs pizzas.
Le pizzaiolo en chef, entre deux fournées, me remet le menu et se détourne. Mes pieds menacent de retomber au sol et câest la carte des pizza qui me happe et mâentraîne àNaples, àCatane, àRome, quâimporte! Au sud. Au soleil.
Cette carte transpire le soin, la passion et lâart àchaque mot.
Je ne consulte pas un menu, je découvre un poème. Je crois nâavoir rien lu dâaussi palpitant ces derniers temps.
La carte est pourtant loin des menus pompeux et pseudo-poétiques que certains établissement sâévertuent àcréer, semblant se croire en droit de multiplier leurs prix par le nombre dâexpressions jamais-entendues et prétendument poétiques apposées sur leur carte.
Ici le menu est factuel et nâoffre rien â ou si peu â de jamais vu: sauce tomate, origan, mozzarella, roquette, jambon de Parme.
Mais lâhuile dâolive est produite et pressée par leurs soins en Sicile depuis quatre générations.
Les vins sélectionnés par une association àbut non lucratif, Slow Food.
Et rien qui nâapparaît dans chacune de leurs quatorze créations ne semble avoir été marié au hasard.
Leur poésie àeux nâest pas dans les mots.
Mon corps se détend sur la musique de leurs échanges on ne peut plus banals jâen suis sûre.
¨Mi fai tre Ortolane.¨
¨Due piatti ragazzi!¨
Finalement je commande. Puis recommence àlire la carte.
Le pizzaiolo chef prépare ma pizza, lâenfourne puis â pensant sûrement que je cherche plus dâinformations que ce que leur menu ne peut mâen apporter â mâexplique que la carte va changer dans quelques jours et que la pizza que jâai choisie sera faite pour la dernière fois ce soir. Parce que lâon est àla fin de la saison des épinards et que leurs pizzas sont préparées uniquement avec des produits de saison. Et ben oui forcément!
Je lui rends un sourire lumineux, jâai envie de lâembrasser, lui et les trois autres personnes qui sâaffairent autour du four.
Ma pizza sort de son dôme. Dans nâimporte quel autre contexte je dirais ¨Enfin!¨ ou même ¨Pas trop tôt!¨. Pas ce soir.
Je paie et laisse un pourboire qui semble étonner la personne qui encaisse: ils nâont rien fait puisque je nâai pas eu de service àtable.
¨Tu parles¨, me dis-je. Un massage corps/sens/âme pour le prix dâune pizza, je ferais ça tous les jours si je pouvais.
Je sors en serrant la boîte sur mon torse. Une preuve que le paradis existe. Jâemporte la pizza qui me réchauffe le coeur sur les quais. Elle et son filet dâhuile dâolive arrivé directement de Sicile, sa petite boule de ricotta blanche mordorée placée avec un soin infini exactement au centre de la pizza, ses condiments que je soupçonne dâavoir été cueillis et séchés par la nonna de celui qui mâa fait la pizza.
Lâexpérience de la pizza en elle-même est àla hauteur du spectacle qui lâa précédé. Qui eût cru quâune pizza me rendrait le sourire ce soir.
Grazie Italia, grazie Pizza Capperi Bordeaux, grazie a tutti. La vita è bella!
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[Intro â Mike Tyson:]
Iâm the best the world has ever seen. (Iâm the best ever!)
Iâm somebody youâll never forget cause I work hard and sweat in my tears. (Canât be stopped!)
Iâm never falling again and if I did, Iâd come back[Verse 1 â Madonna:]
If you try and fail, get up again
Destiny will choose you in the end
If you donât make the choice
And you donât use your voice
Someone else will speak for you instead
What you want is just within your reach
But you gotta practice what you preach
You pay with sweat and tears
And overcome your fears
Never let the fire inside you leave[Chorus â Madonna:]
« I canât Â», « icon Â» â two letters apart
One step away from being lost in the dark
Just shine your light like a beautiful star
Show the world who you are, who you are
Yeah, thereâs another part of you no one sees
Thereâs a burning fire thatâs underneath
Baby, donât you know you were meant to be
Born to be, meant to be
Iconic
Iconic
Ironic
Iconic
[Verse 3 â Madonna:]
Tell me Iâm no good and Iâll be great
Say I have to fight and I canât wait
Standing in the wings
A butterfly that stings
I will rise above cuz itâs my fate
[Chorus â Madonna:]
« I canât Â», « icon Â» â two letters apart
One step away from being lost in the dark
Just shine your light like a beautiful star
Show the world who you are, who you are
Yeah, thereâs another part of you no one sees
Thereâs a burning fire thatâs underneath
Baby, donât you know you were meant to be
Born to be, meant to be
Iconic
Iconic
Ironic
Iconic
[Bridge â Madonna:]
Born to be a superstar, thatâs exactly what you are
Born to be a superstar, thatâs exactly what you are
[Verse 4 â Chance The Rapper:]
Alright
Firefly change when they catch ya
Wanna put ya in their net for their light glow
Yellow brick highway
Paparazzi piled up on the high road
They just turned the sun into an idol
They just want to see how high the sky go
Just to find how it feel to fall back
Madonna said I remind her of Michael
Steady blowinâ up my head
Blowinâ up my head
Put it on your wall
Put me in the school book
Put me in your laws
Put me in the desk
And in the synagogues
Firefly glow when they catch ya
Wanna catch ya when ya lights go dim
Wanna turn you to a letter in their logo
Wanna stick you in a jar with a pen
You an icon
[Chorus â Madonna:]
« I canât Â», « icon Â» â two letters apart
One step away from being lost in the dark
Just shine your light like a beautiful star
Show the world who you are, who you are
Yeah, thereâs another part of you no one sees
Thereâs a burning fire thatâs underneath
Baby, donât you know you were meant to be
Born to be, meant to be
Iconic
Iconic
Ironic
Iconic
Iconic
Iconic
Ironic
Iconic
Voici les paroles en français.