Jouer au sioux avec son angle, son point de vue, ce que lâon cherche à dire au juste.
Lancer une battue quotidienne en solitaire pour le débusquer.
Chaque jour rentrer bredouille.
Le trouver un beau jour juste là , blotti en boule au coin du feu dans nos pénates.
Ãtait-il là depuis le début? Vient-il d arriver? Motus, il nâen dira pas plus.
Se Rouler dans de fines paillettes argentées que lâon a soigneusement découpées une à une et que lâon nous a tendues sur un plateau dâargent.
Vouloir dresser un menhir, ne trouver que des gravillons, laisser faire et se retrouver à avoir érigé un Moaï.
Prendre ce quâon nous donne, recevoir un résultat mieux, pire et toujours en différent de ce que lâon escomptait.
Se confronter à ses limites de la pire et de la meilleure des façons.
Attacher un fil dâéternel et dâinfini entre sa taille et le ciel.
Inviter les contradictions et le non linéaire dans sa vie.
Distribuer alentour et sans compter de la poussière de soi sans que jamais notre réserve ne se tarisse.
Donner et recevoir.
Inviter cette partie de soi magique, mystérieuse et inspirée pour un brunch au Ritz.
Se faire poser de multiples lapins puis la voir débarquer inopinément en tongues et maillot de bain au supermarché et nous coller aux basques.
Se faire tout petit et se voir grandir.
Comprendre que lâunicité câest tout et ce nâest rien de spécial parce que câest partout, tout autour, dans chacun dâentre nous.
Par définition.
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Je pousse la porte de la vieille boutique. Le parquet craquèle sous mes pas et la porte grince comme je la referme. Je me présente devant le comptoir en bois et attends un instant. Un vieil homme émerge de lâarrière boutique dans un rythme lent. Du rythme des collectionneurs expérimentés qui savent que tant quâils gardent lâoeil ils nâont pas besoin de se presser car rien de bon ne leur échappera.
â Madame? Il me fait.
Je dépose la pièce sur son comptoir en verre et la désigne du menton.
â Câest pour un retour.
Dâun geste leste et inattendu il se retourne, prend un torchon quâil pose entre la pièce et le comptoir.
â Vous allez me le rayer! Il me regarde dâun air mi sévère.
â Excusez-moi.
â Vieux modèle, vous avez eu ça où?
â Je ne sais pas, on me lâa donné à ma naissance.
Il hoche la tête dâun air pensif.
â Je nâen avais jamais vu de près. Ils ont arrêté la production presque tout de suite, le modèle a rapidement manifesté un défaut irrémissible.
â Je comprends, je lui dis.
Il disparaît dans lâarrière boutique et revient avec un monocle de bijoutier. Il se saisit de la pièce avec appréhension, dépose son monocle sur le comptoir et me désigne le pourtour. Pas besoin dâune vue grossissante, le défaut est plus quâapparent.
â Vous avez laissé la rancoeur sâinstaller, pas bon ça. Très corrosif la rancoeur, vous auriez dû faire attention, en prendre soin.
Jâacquièsce.
â Jâai bien essayé. Jâai appliqué toutes sortes dâhuiles, de baumes, dâonguents, chaque jour, pendant des décennies. Rien à faire. Il semble que la corrosion vient de lâintérieur.
Le collectionneur revêt son binocle et marmonne quelque chose. En relevant le tête il me lance:
â Il y avait un joyau, là au centre. Où est-il passé?
â Il sâest dématérialisé, je lui réponds.
Il ne dit rien. Il se doute que câest venu du frottement constant de reproches et accusations. Il sait quâil nây a rien de pire pour un joyau.
Il continue son examination, retient son souflle un instant, dans lâexpectative puis expire dâun air déçu.
â La lueur, elle vient de sâéteindre.
Mon estomac se noue.
â Jâai tout fait pour garder la flamme, mais elle baissait. Lâautre jour elle a failli sâéteindre, câest pour ça que je suis venue. Lâautre problème⦠jâhésite puis continue: lâautre problème câest les aiguilles. Elles semblent incapables de se superposer ou de se tourner vers la même direction. Et quand elles se croisentâ¦
Il relève la tête et la secoue doucement.
â Je suis désolé ma pâtite dame, mais pour ce modèle vraiment, on nâa plus les pièces.
Ma gorge se serre.
â Je sais.
â Câest un beau spécimen mais avec toute cette obsolescence programmée, ça aurait dû être pris en main bien plus tôt, peut-être même bien avant que vous ne le receviez. Moi en tous cas je ne peux rien faire.
â Rien?
â Je pourrais peut-être récupérer le souffle.
â Le souffle?
â Oui, tant quâil y a un souffle on peut faire quelque chose, mais pas pour ce modèle, pour autre chose. Construction dâune amitié, création dâun couple, conception dâenfants, ou autre chose. Mais je vous lâai dit je ne peux pas vous dédommager. Et puis elle vous manquerait, elle a tous les attributs dâune pièce de collection.
â Je sais, je hoche la tête au rythme dâun métronome réglé sur des doubles croches. Je sais, câest juste queâ¦
Un bref silence sâinstalle.
â Elle me manque depuis bien longtemps, et ce nâest pas de continuer à la regarder qui va la réparer.
Le collectionneur hoche la tête dâun air bienveillant. Il tend les deux mains et prend la pièce avec soin. Je sais quâil va lâemmener dans son arrière boutique et finaliser ce que la pièce et ses composants ont initié: un démantelage terminal.
Je le remercie dâun sourire et tourne les talons, plus légère. Jâaurais dû venir il y a bien longtemps.
Câest ainsi que ce matin, jâai rendu ma famille.
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Ces jours je suis confuse. Plus que dâhabitude.
Parce que la vie câest la confusion, câest bon jâai bien reçu le mémo et jâai compris. Dâhabitude je trace comme je peux au milieu des hautes et parfois mauvaises herbes de la confusion.
Aujourdâhui pas.
Aujourdâhui je suis confuse dâavoir si mal au milieu du dos et dans tous les membres depuis des jours. Jâai beau séance de yoga quotidienne, diététique, alimentation et compléments alimentaires réparateurs, jâai beau rythmer à mes horaires, marcher avec mon chien, horairer régulier, jâai mal.
Confuse de vivre dans un si bel endroit, dans une si belle ville, en si bonne compagnie et dâêtre si triste, si confuse ces jours.
Confuse dâêtre encore tant touchée par les élans repellant des membres de ma famille qui butent encore sur chacune de mes cellule. Depuis le temps, je sais, non?!
Je suis confuse dâêtre si inspirée parfois, que des textes ou des passages sâoffrent à moi quasiment en version finale. Et confuse que cela ne soit jamais quand je le décide ni sur les sujets que je nomme. Confuse dâêtre si exigeante et de ne pas toujours savoir recevoir ce quâon mâoffre.
Confuse dâavoir tout ce temps, de nâavoir jamais été si peu contrainte en termes dâhoraires. Jâaimerais mâexcuser, mais auprès de qui.
Je suis confuse dâavoir des pensées si négatives, si confuses, si confusantes. Dâhabitude elles et moi on vit côte à côte mais là elles ont bifurqué et roulent sur ma voie, me forcent à ralentir encore plus, moi qui trouve déjà que jâai le rythme dâune centenaire.
Je suis confuse dâavoir commencé un roman il y a trois ans, un autre roman et un guide pratique il y a quasi deux et de nâen avoir toujours sorti aucun.
Je suis confuse de me présenter chaque jour devant ma feuille, dâavancer dans le noir, et de ne toujours pas voir de bout du tunnel. Confuse de ne pas savoir simplement me contenter du chemin au lieu de passer mon temps à me demander, comme Donkey dans Shrek, ¨quand est-ce quâon arrive¨.
Je suis confuse de sentir que des choses changent en moi, sans savoir quoi, comment, pourquoi et quand ce sera fini. Je suis confuse dâobserver que je me prends pour un membre de la Gestapo qui veut mener son interrogatoire à bien et se frustre de ne trouver personne à interroger.
Je suis confuse de connaître tant de gens formidables et de me sentir parfois si seule. Confuse de me sentir si seule quand câest bel et bien la solitude que je préfère, à choisir.
Je suis confuse de regretter â amèrement aujourdâhui â lâabrutissement offert par la succession des tâches sans fin sur des listes ¨à faire¨ sans fond.
Je suis confuse de ne plus avoir de liste ¨à faire¨ qui me saute à la gorge du matin au soir. Confuse parce que câétait mon but et que jây suis arrivée, il semble. Confuse parce que câétait my way.
Je suis confuse de parfois me mettre en colère si fort, comme si cela descendait de le nuit des temps droit sur moi, sans prévenir, sans que je ne comprenne les élans ni le pourquoi.
Je suis confuse que lâécriture ne puisse aujourdâhui panser ma confusion et mes maux.
Mon corps et âme eux aussi sont confus. Que je nâaie toujours pas compris que mon rythme désiré est on ne peut plus arbitraire. Que le temps prend son temps et que câest dans la nature des choses. Que certaines blessures se soignent en vague et que quand il y a une acalmie, elles se représentent au portillon pour obtenir une nouvelle couche de mercurochome. Que je ferais bien dâarrêter de demander quand on arrive, parce quâun jour jây serai et je ne suis pas sûre que jâaimerai la vue. Que la vie câest simplement cela, changer, bouger, sentir, être confus, recommencer.
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Repas de famille.
Pas de famille. Plus de famille.
Weekend en famille.
Famine.
Une balançoire, la petite balance sous lâoeil couvant de sa mère. Pendant quâelle me parle et me découve, mâanihile. Pendant que la petite, doucement se balance.
La grande ne se balance plus. Plus de balançoire pour elle. Juste la poussée. Vers le vide, vers le rien, vers le pire.
Sa mère la couve, pas la mienne.
Les mots tombent comme des lames de rasoir. Une mère de lames, une mer de larmes, amère de larmes qui nâont pu couler. Douleur si perçante quâelle anihile et fait taire tout sur son passage. Les émotions, lâétonnement, la peur, la honte. Tout sauf la balançoire.
¨Il mâa violée¨
Je ne respire plus. Je garde la face. Je regarde à terre. Tout sauf elle, ou la balançoire. Que dire? Que faire? Famille? Famine. Balancer? Me balancer? Me jeter? Le vide.
¨Tu ne diras rien, hein?¨
Depuis si longtemps le mot dâordre.
Elle la couve du regard. Si petite. Si touchante. Si innocente. Elle se balance. Elle la balance. Elle balance.
Pas moi. Pas elle. Moi câest dans le vide quâelle me balance, quâelle me pousse. La mer morte, la mère morte, la mère mord, le terrain vague, la mère est vague, marée basse pour la petite, marée haute pour la grande. La noyée. Quâon ne rescapera pas, quâon a poussé. Quâon nâa de cesse de noyer.
Quand nous quittons le terrain vague, la balançoire encore se balance, dans le vide, comme sâil serait éternel.
Et la petite a tant aimé, cette session de balançoire.
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Je ne regarde pas les nouvelles, ne lis pas les journaux, nâai aucun ami sur Facebook, pas de compte Twitter, Instagram ou Snapchat.
Je nâai pas la télévision, ne regarde pas la météo.
La plupart des gens, quand ils apprennent comment je vis, me regarde comme une bête curieuse, comme sâil manquait forcément quelque chose à ma culture, à ma personne. Une forme dâintelligence, dâintérêt, dâempathie, dâancrage dans la vie:
Je ne sais donc pas ce qui se passe dans le monde?!
Je ne mâintéresse pas à ce que vivent mes amis et connaissance?!
Comme câest curieux!
Ce quâils ne savent pas, câest que du haut de toute mon ignorance sollicitée, je les regarde avec autant de curiositéâ¦
*
Chaque jour me faire dire ce qui se passe autour de moi, ce qui est important, ce qui devrait mâinquiéter, me réjouir, me désoler? Non, merci.
Faire confiance à quelquâun ou une institution, pour démêler à ma place le ¨vrai¨ du ¨faux¨, le ¨bien¨ du ¨mal¨? Laisser mes perceptions et mon jugement en pâture à qui veut bien en disposer? Non, merci.
Entrer dans la danse du bien-mal-vrai-faux-laid-beau-triste-lemondevamal? Des push plutôt que des pull? Non, merci.
Me culpabiliser tout en me donnant bonne conscience? Parce que des gens souffrent une catastrophe naturelle, survivent, meurent, nâont rien à manger, sont victimes dâune guerre et dâatrocités mais quâau moins, je mâintéresse et ai une pensée pour eux. Non, merci.
Baisser les armes, prendre ce que lâon me montre, me donne, ce qui se dit, se fait, se pense ou non pour argent comptant? Non, merci.
Mettre aux antipodes ¨faire comme tout le monde¨ et ¨se couper du monde¨? Non, merci.
Oublier, à travers la routine et les habitudes, quâà chaque instant jâai un choix et une responsabilité; quâà chaque instant je dois décider de mon ¨quoi¨ et de mon ¨pourquoi¨? Non, merci
Chercher les réponses sur des écrans, oublier de lever le nez au ciel? Non, merci.
Craindre dâavoir lâair dâune ignorante, de ne pas être capable de tenir une conversation parce quâune conversation devrait signifier palabrer des autres et des news au travers de ce que nous en disent les médias, Facebook ou Twitter? Non, merci.
Penser mes liens et relations en termes de qui partage et a accès à quel contenu, qui a liké, repartagé, ce qui a buzzé? Non, merci.
Passer à côté dâun apprentissage nécessaire dans ce monde cacophonique: celui de sélectionner, de trier, de questionner, de choisir, de manquer, de passer à côté, de me tromper, de ne pas savoir? Non merci.
Me moquer lorsque câest facile? Ãtre dâaccord quand câest dans lâair du temps? Non, merci.
Espérer que qui je suis, ce qui me fait vibrer ou me sape le moral me soit un jour présenté au 20h? Laisser les canaux extérieurs brouiller ma réception déjà ténue de mon monde intérieur? Non, merci.
*
Mais demander à quelquâun comment elle va et la regarder dans les yeux comme elle me répond.
Affiner mon regard et mon sens de lâécoute. Apprendre à entendre et voir ce que lâon ne me montre pas du doigt.
Explorer chaque jour comment je peux faire mieux, aider le monde à mon échelle, être une meilleure version de moi, apprendre à faire des choix.
Choisir quels contenus je veux offrir à mon cerveau pour le stimuler et soutenir son développement.
Me pousser à aiguiser ma curiosité, à mâinstruire ¨au détour de¨. Dâun terme entendu dans la rue, dâune affiche, dâune référence attrapée au vol, dâun son, dâun sourire, dâun regard.
Me renseigner sur quelque chose que jâobserve, sans chercher à savoir si câest tendance, si dâautres en parlent, si cela est digne dâattention.
Me responsabiliser à chaque instant. Me souvenir quâil y a autant de façons de faire les choses que de gens sur cette terre, tant que chacun de nous se souvient quâil peut et doit choisir et décider.
Constater des années plus tard que Diams ou Mc Solaar se sont retirés de la scène. Sourire de mon retard et de mon ignorance. Me demander finalement ce quâest lâignorance. Ãtre heureuse de ne pas avoir été prise dans la tempête du jugement, saluer leur courage et le retour de MC Solaar qui coincide, selon mon échelle temporelle, avec le début de son absence.
Découvrir Orelsan des années lumières après tout le monde par une suite de complets hasards, me délecter de certains textes sans être parasitée par le avant, le après, le peut-être, le sûrement pas, le devrait ou pas.
Déduire les tendances parce que je les observe dans la rue.
Savoir quâil pleut parce que je sens les gouttes glisser sur ma peau.
Me faire regarder comme une bête curieuse et me donner un high five à moi-même, parce que si avoir lâair dâune bête anachronique inepte peut planter un questionnement alentour, ma journée nâa pas été perdue.
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Choisir lâart câest se lever, se coucher et être debout dans le doute. Câest chaque jour se demander pourquoi, se demander comment, se demander pourquoi pas.
Choisir lâart câest accepter de ne pouvoir répondre avec certitude à aucune de ces questions et de les laisser vivre leur vie à nos côtés, parce que câest là quâelles doivent être.
Choisir lâart câest apprendre la patience, la résilience et le lâcher prise. Parce que câest long, toujours plus que ce que lâon pensait. Parce que câest tortueux, jamais dans les endroits où on lâattendait. Parce que les échelles et les repères sont bouleversés, renversés, chamboulés.
Choisir lâart câest accepter de sâattacher au processus et de lâcher prise sur le résultat, tout en ayant une certaine idée de ce dernier. Parce que si câest de lâart, on ne le fait pas pour le résultat.
Choisir lâart câest accueillir et célébrer ce résultat quel quâil soit. Câest lâaimer parce quâon sait ce quâon y a mis. Parce quâon reconnaît y avoir placé son soi le plus intime, injecté autant dâamour et de soin que lâon a pu en récolter. Choisir lâart câest accepter que câest tout ce que lâon peut, et que câest déjà pas mal.
Choisir lâart câest apprendre à se choyer. Câest comprendre que puiser au fond de soi chaque jour ne peut se faire quâau prix de bons soins prodigués à notre puits dâor. Câest apprendre à sâécouter, à se tenir la main, à se panser, à se pousser sans se brusquer, à sâencourager chaque jour.
Choisir lâart câest apprendre la différence entre ne pas vouloir se lancer, doucement se prendre par la main et y aller quand-même et ne pas vouloir se lancer, entendre ce ¨NON¨ qui se crie au plus profont de nous et lui laisser le temps.
Choisir lâart câest tenter de sortir du tourbillon dans lequel on est invité à toute heure.
Choisir lâart câest sâentendre dire que lâon fait nâimporte quoi, parfois y croire. Et se demander. Toujours se demander. Est-ce que câest bien? Est-ce que câest juste? Est-ce que câest vrai? Est-ce que câest moi?
Choisir lâart câest apprendre à voir onduler toutes ces questions sans sâémouvoir, sans vouloir à tout prix entrer dans la danse, et les laisser virevolter autour de soi. Parce que tant quâelles dansent et virevoltent à nos côté, câest bien de lâart.
Choisir lâart câest se sentir différent, parfois hors du temps, souvent hors du coup, toujours hors du groupe. Parce que si lâart vient du plus profond de soi, on doit accepter de sâéloigner un peu, de lâcher ces mains et ces présences si rassurantes. Le groupe peut nous porter jusquâà un point, puis câest à notre tour, sans filet, sans foule, sans témoins.
Choisir lâart câest accepter de regarder nos blessures, nos doutes, nos questions, nos limites, notre humanité dans le blanc des yeux et délicatement les prendre pour en faire quelque chose.
Choisir lâart câest sâexposer aux critiques, aux questionnements et aux doutes des autres. Câest devoir apprendre à se construire une carapace sur lâextérieur, juste de la bonne épaisseur.
Choisir lâart câest apprendre à discerner les critiques qui nous feront avancer de celles qui sont vides de tout.
Quâest-ce qui est bien? Quâest-ce qui est mal? Qui sur cette terre peut se targuer dâavoir ces réponses?
Choisir lâart câest apprendre à discerner les gens qui nous font avancer, ceux qui à nos côtés avancent de ceux qui sâattachent à nos basques pour que nous les emmenions en poids mort dans notre sillage, nâimporte où pouvru que ce soit bien loin dâeux.
Choisir lâart ne dépend pas de la discipline choisie. Ce nâest pas une question de littérature, de musique, de chanson, de dessin, de sport, de cuisine, de peinture⦠Câest une question de positionnement, de flamme, de choix. Câest chaque jour se présenter généreusement, sans compter, que ce soit pour poser des mots sur le papier, chercher une cure contre le cancer, sâoccuper dâun enfant, faire monter sa mélodie dans lâair du temps, servir des repas chauds, dépeindre ce que lâon voit sur une toile ou construire des châteaux de sable sur la plage.
Choisir lâart câest se choisir et choisir lâautre. Parce que si jâapprends à exister dans mon humanité, dans ma vulnérabilité, dans mes difficultés, dans mon unicité, je me rattache à ce qui nous lie. Et que câest par ces liens que tout devient possible.
Choisir lâart câest écouter cette petite voix nous souffler notre vérité. Même quand cela ne nous arrange pas. Surtout quand cela ne nous arrange pas.
Choisir lâart câest accepter dâentrer dans une autre échelle temporelle et matérielle. Une au croisement des ¨je veux¨ et du ¨jâécoute¨.
Choisir lâart câest accepter quâil y a dâautres forces, dâautres sources autour de soi, qui parfois semblent nous aider et parfois semblent se liguer pour nous empêcher. Et câest reconnaître quâelles ne font ni lâun ni lâautre, et lâun et lâautre.
Choisir lâart câest choisir la vie dans tout ce quâelle a de désordonné, mystérieux, renversant, déroutant, touchant, agaçant, attristant, réjouissant et précieux.
Choisir lâart câest être debout dans le doute, lumineux dans les questionnements, ancré dans la vie. Choisir lâart câest choisir la Vie.
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Je ne suis pas bloggeuse culinaire, et pour cause. Jâaime manger mais suis assez difficile, je nâai aucune patience ni dans la vie en général ni en particulier quand il sâagit dâattendre quâon me prépare et mâapporte à manger.
Le fait est que quand un poème se présente à vous â fût-il déguisé en pizzeria â on se doit de lui rendre hommage en lui offrant une nébulisation de gratitude.
Il y a des jours où lâon nâattend plus rien, nâest-ce pas?
Des jours où tout est gris, où lâon est triste, déçue, fatigué et sans énergie.
Des jours comme ça où il vaut mieux procéder à un classement vertical de la journée en allant se coucher.
Nâayant rien dans le frigo, ce nâest pas une option pour moi ce soir. Me voici donc forcée de faire une incursion en territoire ennemi â dehors. Juste ce quâil me fallait!
Si lâexcellence est généralement ma préférence, ce soir câest une stratégie de survie. Je vise donc une pizzeria affichant un 4.9 sur Google (!) et un 5 sur TripAdvisor. Je nâaurai pas à ajouter une nourriture peu gracieuse à la longue et pénible liste de mes griefs du jour (injustifiés pour la plupart, je traverse juste une installation de printemps difficile sans beaucoup de raison objectives à lâappui).
Après une marche rapide en direction de ladite pizzeria, je la localise et me mets à couvert. Lâendroit est petit mais cosy, lâair réchauffé hume la bonne pâte et la tomate. Un chant sâélève: les pizzaioli communiquent en langue aérienne et marine, mes épaules retombent de deux centimètres, comme après une heure de yoga.
Le chef pizzaiolo mâaccueille avec un sourire mi-chaleureux mi-stressé. Jâignore le sourire et vais directement me noyer dans ses yeux bleu sombres et les roulement de ses ¨r¨. Oui je veux voir la carte, non je nâai pas réservé et câest bien dommage, je passerais bien la soirée à les écouter se parler et travailler sur leur art, leurs pizzas.
Le pizzaiolo en chef, entre deux fournées, me remet le menu et se détourne. Mes pieds menacent de retomber au sol et câest la carte des pizza qui me happe et mâentraîne à Naples, à Catane, à Rome, quâimporte! Au sud. Au soleil.
Cette carte transpire le soin, la passion et lâart à chaque mot.
Je ne consulte pas un menu, je découvre un poème. Je crois nâavoir rien lu dâaussi palpitant ces derniers temps.
La carte est pourtant loin des menus pompeux et pseudo-poétiques que certains établissement sâévertuent à créer, semblant se croire en droit de multiplier leurs prix par le nombre dâexpressions jamais-entendues et prétendument poétiques apposées sur leur carte.
Ici le menu est factuel et nâoffre rien â ou si peu â de jamais vu: sauce tomate, origan, mozzarella, roquette, jambon de Parme.
Mais lâhuile dâolive est produite et pressée par leurs soins en Sicile depuis quatre générations.
Les vins sélectionnés par une association à but non lucratif, Slow Food.
Et rien qui nâapparaît dans chacune de leurs quatorze créations ne semble avoir été marié au hasard.
Leur poésie à eux nâest pas dans les mots.
Mon corps se détend sur la musique de leurs échanges on ne peut plus banals jâen suis sûre.
¨Mi fai tre Ortolane.¨
¨Due piatti ragazzi!¨
Finalement je commande. Puis recommence à lire la carte.
Le pizzaiolo chef prépare ma pizza, lâenfourne puis â pensant sûrement que je cherche plus dâinformations que ce que leur menu ne peut mâen apporter â mâexplique que la carte va changer dans quelques jours et que la pizza que jâai choisie sera faite pour la dernière fois ce soir. Parce que lâon est à la fin de la saison des épinards et que leurs pizzas sont préparées uniquement avec des produits de saison. Et ben oui forcément!
Je lui rends un sourire lumineux, jâai envie de lâembrasser, lui et les trois autres personnes qui sâaffairent autour du four.
Ma pizza sort de son dôme. Dans nâimporte quel autre contexte je dirais ¨Enfin!¨ ou même ¨Pas trop tôt!¨. Pas ce soir.
Je paie et laisse un pourboire qui semble étonner la personne qui encaisse: ils nâont rien fait puisque je nâai pas eu de service à table.
¨Tu parles¨, me dis-je. Un massage corps/sens/âme pour le prix dâune pizza, je ferais ça tous les jours si je pouvais.
Je sors en serrant la boîte sur mon torse. Une preuve que le paradis existe. Jâemporte la pizza qui me réchauffe le coeur sur les quais. Elle et son filet dâhuile dâolive arrivé directement de Sicile, sa petite boule de ricotta blanche mordorée placée avec un soin infini exactement au centre de la pizza, ses condiments que je soupçonne dâavoir été cueillis et séchés par la nonna de celui qui mâa fait la pizza.
Lâexpérience de la pizza en elle-même est à la hauteur du spectacle qui lâa précédé. Qui eût cru quâune pizza me rendrait le sourire ce soir.
Grazie Italia, grazie Pizza Capperi Bordeaux, grazie a tutti. La vita è bella!
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Crédit dâimage: Depositphoto
Source: Greenmoxie.com
Posted on by Nikki Fotheringham
Hunter S. Thompson is most widely known as the crazed author of Fear and Loathing in Las Vegas, but he was also a profound and poignant writer with a brilliant mind. He was that rare and precious species; a true original. And while his brilliance drove him mad, it left behind these traces of luminescence which make us all richer. This is a letter a 22-year-old Thompson wrote to a friend looking for advice.
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April 22, 1958
57 Perry Street
New York City
Dear Hume,
You ask advice: ah, what a very human and very dangerous thing to do! For to give advice to a man who asks what to do with his life implies something very close to egomania. To presume to point a man to the right and ultimate goal â to point with a trembling finger in the RIGHT direction is something only a fool would take upon himself.
I am not a fool, but I respect your sincerity in asking my advice. I ask you though, in listening to what I say, to remember that all advice can only be a product of the man who gives it. What is truth to one may be disaster to another. I do not see life through your eyes, nor you through mine. If I were to attempt to give you specific advice, it would be too much like the blind leading the blind.
âTo be, or not to be: that is the question: Whether âtis nobler in the mind to suffer the slings and arrows of outrageous fortune, or to take arms against a sea of troubles ⦠â (Shakespeare)
And indeed, that IS the question: whether to float with the tide, or to swim for a goal. It is a choice we must all make consciously or unconsciously at one time in our lives. So few people understand this! Think of any decision youâve ever made which had a bearing on your future: I may be wrong, but I donât see how it could have been anything but a choice however indirect â between the two things Iâve mentioned: the floating or the swimming.
But why not float if you have no goal? That is another question. It is unquestionably better to enjoy the floating than to swim in uncertainty. So how does a man find a goal? Not a castle in the stars, but a real and tangible thing. How can a man be sure heâs not after the âbig rock candy mountain,â the enticing sugar-candy goal that has little taste and no substance?
The answer â and, in a sense, the tragedy of life â is that we seek to understand the goal and not the man. We set up a goal which demands of us certain things: and we do these things. We adjust to the demands of a concept which CANNOT be valid. When you were young, let us say that you wanted to be a fireman. I feel reasonably safe in saying that you no longer want to be a fireman. Why? Because your perspective has changed. Itâs not the fireman who has changed, but you. Every man is the sum total of his reactions to experience. As your experiences differ and multiply, you become a different man, and hence your perspective changes. This goes on and on. Every reaction is a learning process; every significant experience alters your perspective.
So it would seem foolish, would it not, to adjust our lives to the demands of a goal we see from a different angle every day? How could we ever hope to accomplish anything other than galloping neurosis?
The answer, then, must not deal with goals at all, or not with tangible goals, anyway. It would take reams of paper to develop this subject to fulfillment. God only knows how many books have been written on âthe meaning of manâ and that sort of thing, and god only knows how many people have pondered the subject. (I use the term âgod only knowsâ purely as an expression.) Thereâs very little sense in my trying to give it up to you in the proverbial nutshell, because Iâm the first to admit my absolute lack of qualifications for reducing the meaning of life to one or two paragraphs.
Iâm going to steer clear of the word âexistentialism,â but you might keep it in mind as a key of sorts. You might also try something called âBeing and Nothingnessâ by Jean-Paul Sartre, and another little thing called âExistentialism: From Dostoyevsky to Sartre.â These are merely suggestions. If youâre genuinely satisfied with what you are and what youâre doing, then give those books a wide berth. (Let sleeping dogs lie.) But back to the answer. As I said, to put our faith in tangible goals would seem to be, at best, unwise. So we do not strive to be firemen, we do not strive to be bankers, nor policemen, nor doctors. WE STRIVE TO BE OURSELVES.
But donât misunderstand me. I donât mean that we canât BE firemen, bankers, or doctors â but that we must make the goal conform to the individual, rather than make the individual conform to the goal. In every man, heredity and environment have combined to produce a creature of certain abilities and desires â including a deeply ingrained need to function in such a way that his life will be MEANINGFUL. A man has to BE something; he has to matter.
As I see it then, the formula runs something like this: a man must choose a path which will let his ABILITIES function at maximum efficiency toward the gratification of his DESIRES. In doing this, he is fulfilling a need (giving himself identity by functioning in a set pattern toward a set goal), he avoids frustrating his potential (choosing a path which puts no limit on his self-development), and he avoids the terror of seeing his goal wilt or lose its charm as he draws closer to it (rather than bending himself to meet the demands of that which he seeks, he has bent his goal to conform to his own abilities and desires).
In short, he has not dedicated his life to reaching a pre-defined goal, but he has rather chosen a way of life he KNOWS he will enjoy. The goal is absolutely secondary: it is the functioning toward the goal which is important. And it seems almost ridiculous to say that a man MUST function in a pattern of his own choosing; for to let another man define your own goals is to give up one of the most meaningful aspects of life â the definitive act of will which makes a man an individual.
Letâs assume that you think you have a choice of eight paths to follow (all pre-defined paths, of course). And letâs assume that you canât see any real purpose in any of the eight. THEN â and here is the essence of all Iâve said â you MUST FIND A NINTH PATH.
Naturally, it isnât as easy as it sounds. Youâve lived a relatively narrow life, a vertical rather than a horizontal existence. So it isnât any too difficult to understand why you seem to feel the way you do. But a man who procrastinates in his CHOOSING will inevitably have his choice made for him by circumstance.
So if you now number yourself among the disenchanted, then you have no choice but to accept things as they are, or to seriously seek something else. But beware of looking for goals: look for a way of life. Decide how you want to live and then see what you can do to make a living WITHIN that way of life. But you say, âI donât know where to look; I donât know what to look for.â
And thereâs the crux. Is it worth giving up what I have to look for something better? I donât know â is it? Who can make that decision but you? But even by DECIDING TO LOOK, you go a long way toward making the choice.
If I donât call this to a halt, Iâm going to find myself writing a book. I hope itâs not as confusing as it looks at first glance. Keep in mind, of course, that this is MY WAY of looking at things. I happen to think that itâs pretty generally applicable, but you may not. Each of us has to create our own credo â this merely happens to be mine.
If any part of it doesnât seem to make sense, by all means call it to my attention. Iâm not trying to send you out âon the roadâ in search of Valhalla, but merely pointing out that it is not necessary to accept the choices handed down to you by life as you know it. There is more to it than that â no one HAS to do something he doesnât want to do for the rest of his life. But then again, if thatâs what you wind up doing, by all means convince yourself that you HAD to do it. Youâll have lots of company.
And thatâs it for now. Until I hear from you again, I remain,
your friend,
Hunter
Aime-moi plus. Aime-moi mieux. Aime-moi moins. Aime-moi autrement.
Aime-moi et montre-moi. Montre-leur !
Aime-moi plus quâeux. Aime-moi plus quâavant. Aime-moi plus que toi. Surtout, ne mâaime pas moins que moi.
Aime-moi plus fort que tout, plus fort que tous, envers et contre tout. Aime-moi à mâétouffer. Aime-moi à en crever.
Aime-moi comme je suis. Aime-moi avec mes failles. Aime-moi malgré elles. Aime-moi avec et sans limites. Aime-moi à devenir fou, aime-moi à me rendre folle.
Prouve-le-moi. Prouve-le-moi⦠Prouve-le-moi !
Attache-toi. Attache-moi. Aime-moi toujours. Promets-le-moi.
Aime-moi parce que câest moi. Différente. Comme tu le veux. Comme tu en rêvais.
Aime-moi parce que je tâaime. Aime-moi parce que je sais ce que tu veux, ce que tu cherches. Aime-moi parce que je lâincarne si parfaitement si souvent.
Aime-moi librement. Ne mâattache pas.
Aime-moi maladroitement.
Aime-moi parce que je suis comme toi, perdu dans lâunivers, humain, nu, vulnérable. Pas parce que je tâaime. Pas parce que tu dois mâaimer. Pas parce que sans moi tu étouffes. Pas parce quâon sâest toujours aimé. Pas parce que lâon sâaimera toujours.
Aime-moi parce que je suis ici avec toi, pas parce que je suis comme ci ou comme ça.
Aime-moi parce que je suis autre, ne serai jamais exactement ce que tu attends. Jamais exactement ce que tu espères. Parfois plus, parfois moins, parfois pas, souvent complètement ailleurs. Toujours Autre.
Aime-moi parce que je te surprends, pas parce que je tâaime. Parce que les silences entre nous tapissent nos vies dâun écrin douillet et réchauffent les cÅurs. Aime-moi parce que je ne te demande rien et parce que si souvent jây échoue.
Aime-moi parce que je suis humaine et toi aussi. Parce que je suis vivante et toi aussi. Aime-moi pour toute mon humanité, si faillible et si souvent limitée.
Aime-moi parce que les nuages se dissipent autrement quand je te tiens la main.
Aime-moi en silence, sans grands élans et sans preuve. Aime-moi juste assez. Aime-moi sans mesure. Aime-les eux aussi. Moi, eux, toi, nous tous.
Aime-moi discrètement, le regard aiguisé dans la pénombre des coulisses de nos quotidiens. Aime-moi sans me le dire. En me le montrant. En échouant à me le montrer.
Laisse-moi tâaimer moi aussi, doucement, discrètement, avec persistance. Fort, passionnément, déraisonnablement, sans comparaisons ni besoin dâen faire. Sans conclusion. Juste tâaimer.
Nâinsiste pas à me souligner tes failles, elles font partie de toi, de nous. Laisse-moi tâaimer avec elle, sans malgré, sans avoir rien à pardonner.
Aime-moi sans rien vouloir, aime-moi sans exiger.
Aime-moi ainsi, juste ainsi, gratuitement, dans mon humanité naïve, imparfaite, irraisonnable, déraisonnée, irrationnelle, désespérément inconstante.
Aime-moi sans raison.
Aime-moi parce que nous sommes deux, et bien plus. Aime-moi parce que nous sommes si semblables et si différents.
Aime-moi parce que je te fascine, tâeffraie, te menace et tâapaise.
Aime-moi parce quâil est tard dans lâaube de ta vie. Aime-moi parce quâil nâest pas trop tard pour accepter les questionnements, le manque de réponses, le non-sens.
Aime-moi parce que câest peut-être tout ce quâil y a à faire dans cet océan dâabsurde et de ruines en construction.
Aime-moi parce que certains ne verront que trop tard que câétait une belle option.
Aime-moi parce que ça te rapproche, me rapproche, nous rapproche du ciel, des étoiles, et des astres. De Nous aussi.
Aime-moi parce que câest cela qui tâélève, mâélève et nous élève dans Notre Humanité.
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Crédit dâimage: Depositphoto
[Intro â Mike Tyson:]
Iâm the best the world has ever seen. (Iâm the best ever!)
Iâm somebody youâll never forget cause I work hard and sweat in my tears. (Canât be stopped!)
Iâm never falling again and if I did, Iâd come back[Verse 1 â Madonna:]
If you try and fail, get up again
Destiny will choose you in the end
If you donât make the choice
And you donât use your voice
Someone else will speak for you instead
What you want is just within your reach
But you gotta practice what you preach
You pay with sweat and tears
And overcome your fears
Never let the fire inside you leave[Chorus â Madonna:]
« I canât », « icon » â two letters apart
One step away from being lost in the dark
Just shine your light like a beautiful star
Show the world who you are, who you are
Yeah, thereâs another part of you no one sees
Thereâs a burning fire thatâs underneath
Baby, donât you know you were meant to be
Born to be, meant to be
Iconic
Iconic
Ironic
Iconic
[Verse 3 â Madonna:]
Tell me Iâm no good and Iâll be great
Say I have to fight and I canât wait
Standing in the wings
A butterfly that stings
I will rise above cuz itâs my fate
[Chorus â Madonna:]
« I canât », « icon » â two letters apart
One step away from being lost in the dark
Just shine your light like a beautiful star
Show the world who you are, who you are
Yeah, thereâs another part of you no one sees
Thereâs a burning fire thatâs underneath
Baby, donât you know you were meant to be
Born to be, meant to be
Iconic
Iconic
Ironic
Iconic
[Bridge â Madonna:]
Born to be a superstar, thatâs exactly what you are
Born to be a superstar, thatâs exactly what you are
[Verse 4 â Chance The Rapper:]
Alright
Firefly change when they catch ya
Wanna put ya in their net for their light glow
Yellow brick highway
Paparazzi piled up on the high road
They just turned the sun into an idol
They just want to see how high the sky go
Just to find how it feel to fall back
Madonna said I remind her of Michael
Steady blowinâ up my head
Blowinâ up my head
Put it on your wall
Put me in the school book
Put me in your laws
Put me in the desk
And in the synagogues
Firefly glow when they catch ya
Wanna catch ya when ya lights go dim
Wanna turn you to a letter in their logo
Wanna stick you in a jar with a pen
You an icon
[Chorus â Madonna:]
« I canât », « icon » â two letters apart
One step away from being lost in the dark
Just shine your light like a beautiful star
Show the world who you are, who you are
Yeah, thereâs another part of you no one sees
Thereâs a burning fire thatâs underneath
Baby, donât you know you were meant to be
Born to be, meant to be
Iconic
Iconic
Ironic
Iconic
Iconic
Iconic
Ironic
Iconic
Voici les paroles en français.